Les enclaves espagnoles au Maroc

Enclaves espagnoles Maroc

L'histoire de l'Espagne et celle du Maroc se sont souvent rencontrées et ces rencontres ont laissé un bout d'Europe sur le continent africain.

A peine quelques dizaines de kilomètres carrés éparpillés en sept points solidement ancrés sur les roches du littoral marocain suffisent à constituer ce que l’on appelle aujourd’hui les enclaves espagnoles du Maroc.

Deux villes portuaires, Ceuta et Melilla, ainsi que cinq îlots perdus dans les flots méditerranéens, pour certains vides de toute présence humaine et sans même aucune végétation, pour d’autres jonchés de fortifications d’un autre âge, tous porteurs d’un nom sans équivoque, comme pour signer à jamais ces poussières d’Afrique de la fière musique des héros de Cervantès : les îlots de Perejil, de Le Penon de Velez de la Gomera, d'Alhucemas, de Chafarinas, et d’Alboran.

Ces confettis d’Espagne ne sont pourtant pas là par hasard.

Des lieux passerelles entre les continents et les civilisations

Ceuta, petit ville située près du détroit de Gibraltar, a été fondée par les Phéniciens, au 7ème siècle av. J.-C, mais sa position stratégique, à savoir pile sur la route de tous les flux civilisationnels d'entre les deux continents, en ont fait le lieu d'accueil de pouvoirs et cultures divers : amazighs bien entendu, carthaginois, romains, grecs, arabes, portugais et enfin définitivement espagnols en 1668 après une longue lutte acharnée entre les deux voisins ibériques.

Melilla est une autre petite ville située près de Nador, à l'extrémité orientale de la côte méditerranéenne du Maroc. Là encore se retrouvent les traces des grandes épopées de l'Histoire : les phéniciens, les Numides, les Romains, les Byzantins, les différents califats musulmans, et à nouveau les Portugais et les Espagnols.

Une économie artificielle et fragile

Aujourd'hui, ces deux enclaves prospèrent tant bien que mal sous la perfusion budgétaire de l'Espagne et de l’Union européenne et sous une pression migratoire intense de la part de populations sub-sahariennes.

Ces deux villes ont mis en place des ports en zone franche, non soumise aux taxations douanières, et servent de lieu de transit pour de nombreux touristes ou transporteurs. La contrebande y est aussi florissante.

Dès son indépendance en 1956, le Maroc revendique sa souveraineté sur ces territoires, sans succès jusqu’à aujourd’hui.

Chaque jour, des dizaines de candidats à la migration se pressent contre les grilles qui entourent fermement les deux cités.

Ces deux territoires, administrativement sous le statut de villes autonomes espagnoles depuis 1995 peuvent afficher à leur entrée le label de commune d’Europe depuis l’intégration de l’Espagne dans l’Union européenne en 1986.

Selon les récents sondages, la population de ces villes, pourtant devenue majoritairement musulmane, tient à demeurer sous nationalité espagnole.

 

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